de Georges Magnane

Dernier né d’une fratrie de trois garçons, le narrateur de cette histoire sait depuis toujours qu’il devra quitter la ferme familiale et s’inventer un avenir. En attendant, il raconte : les travaux et les jours, les gens, la guerre, la Grande, celle qui vide les villages et remplit les monuments. Dans une langue âpre et sobre, son récit fait voisiner violence et tendresse pour mieux exprimer le tiraillement de celui qui se veut paysan mais cesse bientôt de l’être aux yeux de tous. Poussé pour son propre bien hors du groupe, il en devient l’observateur sans concessions, témoin désabusé d’un monde qu’il ne reniera cependant jamais.
Dernier roman de Georges Magnane (1907-1985), écrivain et traducteur, Des animaux farouches nous livre ses souvenirs d’enfance au cœur d’une campagne limousine débarrassée de ses clichés et dont la sauvagerie native n’exclut ni l’émotion ni la finesse.
- 353 pages ; 21 euros
- ISBN 978-2-9544657-1-5
- Parution avril 2014
Disponible en librairie ou à la commande par mail : ovbedition@gmail.com ou à cette adresse : On verra bien, 6 rue de la Nation, 87000 LIMOGES France.
Presse & Médias :
Un article sur Georges Magnane est paru dans « le Monde des livres » en juillet, et nous y sommes cités. Un petit mot, certes, mais ça fait plaisir :
Biceps qui pense La virilité, une affaire de muscles et d’énergie ? En tout cas pour Georges Magnane (1907-1985). Enfant de la Haute-Vienne, professeur agrégé d’anglais, René Catinaud, sous le pseudonyme adopté dès qu’il entreprit d’écrire, a conjugué ses quatre disciplines de prédilection : le sport, la littérature, la traduction et la sociologie. Mais si ce fou de cyclisme, qui foula le pré en rugbyman et la cendrée en athlète, a finalement élu l’aviron comme « sport favori« , le regard qu’il porta sur le corps dans l’effort, sur l’ascèse du dépassement de soi, sur la communion qui soude une équipe, hanta équitablement son esprit. Alors que s’est tenu à Limoges, début juin, un colloque sur cet écrivain injustement oublié, son organisateur, Thomas Bauer, préface les deux livres qui ressortent aujourd’hui. Des animaux farouches (On verra bien, 356 p., 21 €), paru en 1978, oscille entre le livre de souvenirs et le testament philosophique où, à la fierté de la rude origine, se mêle le jugement intraitable sur un monde violent. Des hommes forts, publié en 1942, campe une amitié inaboutie quand la fascination pour la force trompe sur la qualité de l’être. Une lucidité sur les limites de l’empathie qui glace autant qu’elle séduit.
Philippe-Jean Catinchi Des hommes forts, de Georges Magnane, Le Dilettante, 224 p., 18 €. Le Monde, vendredi 4 juillet 2014