Farouches

Georges Magnane, auteur aujourd’hui trop oublié, va faire l’objet cette année d’une campagne de réédition à l’initiative de Thomas Bauer, maître de conférence à l’Université de Limoges, et du Centre Régional du Livre, dans le cadre d’un colloque sur son œuvre.
Ainsi, nous publierons très bientôt, avec une grande fierté, le dernier roman de Georges Magnane : « Des animaux farouches ».
« La Bruyère, dans les Caractères, compare les paysans à « certains animaux farouches », d’où le titre et l’exergue donnés à cet étonnant récit d’enfance qui se déroule quelque part dans une région rude, quasi primitive de la Haute-Vienne, où le romancier a grandi parmi les siens. La guerre 14-18 d’un coté, la terre de l’autre, sont pour l’enfant  les lieux à peine différenciés d’effroyables combats qui ne peuvent se terminer autrement que par la mutilation, le désespoir ou la mort des adversaires. Car ceux-ci s’acharnent à défendre jusqu’au bout leur vérité, leur droiture, leurs biens, leur indépendance, leur solitude. En bref, ils opposent un refus déchirant à n’importe quelle forme de soumission, soit à la nature, soit à la société des hommes. »
Voici ce qu’écrivaient les éditions Gallimard en 4e de couverture de Des animaux farouches lors de sa parution en 1978.Ce roman autobiographique, aujourd’hui épuisé, est l’évocation lucide et violente de la vie d’un petit garçon dans une ferme limousine, au milieu d’une nature qui met chaque jour à l’épreuve les capacités d’endurance des hommes, tandis que le spectre de la première guerre mondiale laisse planer sur les champs son ombre délétère. Rien ici de commun avec un roman de « terroir », tant le texte, centré sur les sentiments des personnages, sans concession, tend à l’universalité.